Le projet :
J’ai effectué mon volontariat à la Caritas de Senigallia, qui pourrait se traduire par le Secours Catholique. Dans cette structure, j’ai été amenée à préparer le petit-déjeuner, le déjeuner ou encore le dîner pour les hôtes qui y vivaient. Ils étaient hébergés ici en raison de problèmes de dépendance, d’argent ou de solitude.
Lorsque j’étais de service, j’ai pu rencontrer d’autres volontaires présents pour aider, des natifs italiens. J’ai créé de forts liens avec eux et ainsi pu apprendre leur langue, ainsi que le dialecte de la ville (en Italie, chaque ville a son propre dialecte).
J’ai aussi pu tisser des liens avec les hôtes de la Caritas, car beaucoup d’entre eux parlaient français (Maroc, Algérie, Tunisie, Sénégal, Côte d’Ivoire, etc.). Cette partie du projet fut si belle et remplie d’émotions lorsque nous nous sommes dit au revoir.
Mais je n’ai pas seulement travaillé au centre de solidarité. En Italie, il y a le projet SAI (Sistema di Accoglienza e Integrazione), ce qui signifie en français “système d’accueil et d’intégration”. En gros, je travaillais avec un opérateur de ce projet, Michele ou Luca, et nous rendions visite à des familles de réfugiés.
Parfois, c’était simplement pour discuter avec eux, car il est vrai que se retrouver dans un pays nouveau, avec une langue inconnue, c’est assez difficile. D’autres fois, nous allions chez eux pour réparer certaines choses qui s’étaient cassées dans leurs maisons, souvent assez anciennes.
J’ai adoré travailler aux côtés de Michele ou Luca, car c’était toujours différent, il n’y avait pas cette routine. On faisait aussi le coffee break, et j’ai pu leur apprendre qu’un croissant est un croissant, et non une brioche ou un cornetto !
Le lundi et le vendredi après-midi, j’allais au “dopo scuola” (après l’école), car en Italie, l’école se termine vers 12h/13h. Là, j’aidais les enfants qui avaient des difficultés, soit parce qu’ils n’étaient pas italiens, soit parce que leurs parents ne pouvaient pas les aider. Ensuite, on prenait le goûter ensemble (une pizza !), puis venait un temps de jeu jusqu’à l’arrivée des parents.
C’était vraiment fort.
La vie de tous les jours :
J’ai eu la chance de vivre dans un appartement face à la mer, ce qui fut incroyablement beau. Avec mes colocs, on allait souvent se baigner, j’ai même fait mon premier bain de 2025 ici, avec eux.
J’ai cohabité avec deux Autrichiens et une Espagnole. On s’est tout de suite parfaitement entendus. On a fait tant de voyages, eu de longues discussions, appris les uns des autres, cuisiné ensemble ! On prévoit d’ailleurs de retourner à Senigallia cet été pour se retrouver.
Ma structure d’accueil nous avait prêté des vélos, donc on pouvait se balader un peu partout avec, c’était notre seul moyen de transport, mais ça ne m’a pas dérangée car on était plutôt proches du centre-ville.
Une fois par semaine, on se rendait à la bibliothèque où il y avait le tandem linguistique : des Italiens qui parlaient nos langues venaient nous rencontrer et, pendant plus ou moins une heure, on discutait ensemble. Grâce à ça, j’ai pu faire la connaissance de tant de belles personnes !
Les temps forts :
Je pense qu’un des moments qui m’a le plus marquée fut lorsque nous sommes allés visiter la famille palestinienne.
Cette famille était si accueillante : elle nous offrait du thé, du café, des fruits, des biscuits, des gâteaux...
J’ai été vraiment frappée par le fait que cette famille, qui avait tout perdu, sa maison, son pays, une partie de ses proches, soit encore si généreuse, souriante...
Au centre de solidarité, le jeudi, il y avait un volontaire qui s’appelait Paolo. Franchement, je pense que c’est la personne la plus joyeuse et drôle que j’aie rencontrée de toute ma vie.
Il faisait quelque chose qu’aucun autre volontaire ne faisait : il préparait le café dans une moka pour les hôtes, les volontaires, et on le buvait tous ensemble vers 11h. Le matin, les hôtes n’avaient droit qu’à du café soluble, qui n’était vraiment pas bon.
Ça peut paraître un peu futile, mais pour les hôtes, ça ne l’était pas, car ils n’avaient pas beaucoup d’occupations dans la journée, et ce moment de convivialité les aidait énormément.
Mes apprentissages :
Je pense que mon premier apprentissage fut le “vivre ensemble”, car dans mon cas, c’était la première fois que je quittais la maison, et en plus, pour partir vivre à l’étranger avec, à première vue, des étrangers.
J’ai appris que nous avions tous des besoins différents, une culture différente, et qu’il fallait apprendre à vivre avec. Par-dessus tout, j’ai appris à écouter les personnes avec qui je vivais.
Si j’avais un conseil à donner, ça serait :
Premièrement, s’il y a quelque chose qui ne te convient pas ou que tu n’as pas appréciée, il faut que tu le dises, car pour moi, la communication est la clé.
Aussi, je pense qu’avant de partir, ne mets pas trop d’affaires dans ta valise, car quand je suis rentrée, j’ai dû envoyer trois colis vers la France, tout ne rentrait pas dans ma valise.
Si vous aussi vous souhaitez réaliser un volontariat dans le cadre du Corps Européen de Solidarité, contactez nous à l’adresse : sve@bij-lorient.org