Le projet :
Osada est une organisation non-gouvernementale qui est basée en pleine nature polonaise et fait partie intégrante de l’écosystème crée par le lac de Drawsko Son but est d’initier les personnes intéressées à des nouvelles pratiques et notamment la régénération d’habitat afin d’initier des méthodes qui permettent de cultiver tout en respectant la biodiversité. L’organisme est aussi engagé socialement dans des discussions et laboratoires qui visent à échanger et à proposer de potentielles solutions concernant notre capacité à vivre dans l’urgence climatique et une situation géopolitique instable. Deux co-fondateurs, Emilia et Maciak, accompagné d’Agata permettent de faire évoluer la structure et son orientation. Emilia et Agata sont respectivement expertisées dans la psychologie, travail au sein de ONG et l’accompagnement de jeunes dans des méthodes d’apprentissage différents. Maciej est un ancien physicien expérimental, devenue un visionnaire et qui profondément investi dans le sujet de collapse actuel. L’organisation a pour objectif de créer et vivre en communauté afin de combiner les efforts pour maintenir une harmonie et un partage dans les actions qui participent au bien commun. Les tâches principales sont physiquement avec des pratiques de régénération via la permaculture, compostage et un projet de rétention d’eau. Les missions comportent aussi les aspects sociaux et économiques qui visent à établir l’interconnexion entre les personnes de la région. Un autre axe est le développement personnel qui est initié par la pratique de cercles de paroles qui permettant de donner une parole libre et transparente des membres sur des questions de vie, qu’elles soient personnelles ou plus globales.
La vie de tous les jours :
J’ai vécu dans une maison proche de la ville de Prosinko. Celle-ci est située dans la campagne, en pleine nature et est entourée de vastes vallées, dont certaines hébergeant des élevages bovins. La maison est un lieu de vie commun où on partageait un salon pour se retrouver ou faire des activités ensembles. Mais, une partie séparée de cette pièce m’a été attribuée afin que je puisse avoir un espace personnel pour dormir. Le reste des personnes étaient habituées à dormir à l’extérieur : en tente, caravane ou en tentes. Des douches séparées et des toilettes sèches étaient à disposition de tous à l’extérieur. J’ai appris à vivre en communauté avec des groupes de trente personnes, ou moins en fonction des périodes. Le quotidien est rythmé par la préparation des repas qui sont généralement partagés et cuisinés à tour de rôles par les personnes présentes. Le matin est destiné à des tâches pratiques : construction, jardinage, peinture, entretien des espaces, nettoyage. L’après-midi comprend une partie où nous finissions les tâches commencées plus tôt et le rangement du matériel. Puis, un temps d’échange était établi pendant lequel des cercles de paroles, des présentations ou des témoignages pouvaient se faire. Enfin, les soirées étaient réservées à des activités seules ou en communauté, comme parfois des feux en extérieur avec des confessions, des chants ou musiques.
Les temps forts :
La première semaine que je suis arrivée se déroulait un événement spécial qui est le May Day ou Majowka en Pologne. Cela a été très fort en émotions et en rencontres car j’ai directement rejoint une communauté de trente personnes qui célébraient ensemble et pour certains se retrouvaient ou/et se quittaient. Durant cette première soirée, j’ai dansé une danse traditionnelle au milieu de la terre de Osada avec un coucher de soleil au-dessus du lac et ce moment était très joyeux. Le fait d’être en présence d’autant de monde d’un coup m’a demandé de l’adaptation et de l’énergie mais a été aussi très enrichissant humainement. J’ai pu échanger plus longuement et profondément avec plusieurs personnes et c’était très touchant car nous partagions les mêmes valeurs et on se comprenait assez naturellement. Un moment qui me restera en mémoire est un des feux de nuit que j’ai partagés avec certains de la communauté car à ce moment-là j’ai vu la détermination et l’authenticité des gens dans l’engagement qu’ils veulent soutenir. Aussi, j’ai réalisé des travaux comme la construction d’une structure en bois dans le jardin commun pour supporter les haricots. C’est un moment que j’ai vraiment apprécié car je l’ai partagé avec trois autres personnes avec qui je vivais depuis quelques semaines et nous avons eu le même ressenti d’avoir pu constructions quelque chose ensemble et qui a un sens pour la communauté. Enfin, j’ai connu quelques jours où j’ai été malade et j’ai été touchée du soutien des personnes autour de moi qui m’ont aidée et ont été disponibles.
J’ajouterai enfin la dernière soirée que j’ai passé là-bas car une célébration et un repas ont été organisés pour mon départ.
Mes apprentissages :
J’ai appris énormément de choses sur des pratiques particulières de jardinage qui est la permaculture et les processus en jeu lors du compostage. Je retiens aussi l’important de l’aménagement d’une retenue d’eau afin de pouvoir réaliser une culture régénérative. J’ai découvert de nouvelles espèces de végétaux et d’animaux. J’ai appris à vivre en communauté au quotidien et trouver un équilibre entre les temps partagés et mon besoin d’espace et de temps personnels. J’ai appris à cuisiner de nouvelles recettes végétariennes. J’ai pu mémoriser quelques mots polonais et m’informer sur leur façon de vivre, leur culture. J’ai appris à faire des constructions en bois manuelles et manipuler des outils spécifiques.
D’autre part, j’ai appris beaucoup sur moi et mon besoin d’être en contact avec la nature. J’ai découvert que je pouvais construire un lien particulier avec les animaux autour de moi. J’ai réalisé que l’environnement dans lequel on vit a un impact important sur notre épanouissement et évolution, que ce soient les relations ou les conditions de vie (climat, logement, nourriture, etc). Je me suis rendu compte que voyager et parler dans une autre langue me permet de m’ouvrir plus facilement et que si on partage les mêmes valeurs avec des personnes, il est forcément possible de se comprendre d’une manière ou d’une autre.
Si j’avais un conseil à donner, ça serait :
De prendre le temps de trouver un projet qui intéresse vraiment et de se lancer à l’aventure. L’apprentissage est assuré par ce type d’expérience, et c’est pour cette raison qu’il faut la vivre pleinement.
Si vous aussi vous souhaitez réaliser un volontariat dans le cadre du Corps Européen de Solidarité, contactez nous à l’adresse : sve@bij-lorient.org